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Alimentation : empruntons la voie du milieu!

Nous avions déjà rencontré Ariane Grumbach1 il y a quelques temps pour lui présenter nos jus et nous avions beaucoup aimé ses paroles pleines de bon sens. Je lui ai donc demandé de nous revoir pour discuter de sa vision des challenges de l’alimentation moderne. De quoi redonner des repères et de l’envie au quotidien !

Le constat de base sur l’évolution de l’environnement alimentaire est assez simple et a répondu, au cours des dernières années, à l’influence de trois critères principaux du point de vue des consommateurs : le prix, le plaisir et le temps.

Cette augmentation de la demande pour des produits alimentaires peu chers et facilitant le quotidien a généré le cercle vicieux qui nous a conduit aux excès actuels : la production en masse de produits bas de gamme très transformés, loin des ingrédients de base, habituant en retour les consommateurs à ces produits peu chers et transformés.

Selon Ariane Grumbach, sans revenir à une alimentation d’il y a 50 ans, il existe une “voie du milieu” :Entre les aliments extrêmement transformés de l’industrie agro-alimentaire et l’idéal utopique d’une cuisine à la maison avec des produits frais locaux exclusivement, il y a une place pour la voie du milieu.

Cette voie du milieu c’est une position réfléchie et lucide sur son alimentation, en trouvant des produits parfois prêts à consommer mais sains et intéressants, en étant certain de ce qu’il y a dedans. Cela permet de combiner rapidité, plaisir et santé.

Le pendant de ce type de produit c’est qu’ils coûtent toujours un peu plus cher que les gammes de prix, auxquelles les industriels ont habitué beaucoup de consommateurs. Mais n’est il pas normal d’investir un minimum dans son alimentation quand on sait le rôle qu’elle joue sur notre santé ?

Pourtant en France il existe un paradoxe de taille : la part des dépenses allouées à l’alimentation est en chute libre depuis 50 ans2, et dans le même temps les français considèrent qu’ils payent toujours plus chers leurs produits alimentaires3. Pourtant si on paye moins cher c’est bien qu’il y a une baisse de la qualité.

En écoutant Ariane Grumbach sur le décalage entre les attentes des consommateurs et l’investissement qu’ils étaient prêts à mettre cela m’a fait penser à une manière d’illustrer l’équilibre qui existe dans l’alimentation entre les trois paramètres indissociables que sont le temps passé, le prix, et la qualité !

En reprenant goût à cuisiner et en mangeant des produits moins transformés on peut s’assurer de la qualité de ses aliments, mais cela demande plus de temps. Sans y passer un minimum de temps, on devra nécessairement faire un compromis entre le prix ou la qualité.

On ne peut donc pas avoir les légumes, l’argent des légumes et les beaux yeux de la fermière, il va falloir choisir !

  1. Ariane Grumbach est diététicienne-nutritionniste à Paris, et auteur du blog L’Art de manger
  2. La part de l’alimentation dans le budget est passée de 29.6% en 1960 à 15.4% en 2013 – Élaboration FranceAgriMer à partir des données Insee (Comptes nationaux), 2013
  3. Par exemple 94% des français considèrent que les prix des fruits et légumes ont augmenté au moment du passage à l’euro, alors les prix des légumes frais ont baissé de 1% et ceux des fruits frais de 5% entre 2002 et 2001 – Enquête SEMMARIS-CREDOC, juin 2007

Un commentaire sur “Alimentation : empruntons la voie du milieu!

  1. Jessica dit:

    Un point de vue très intéressant et plein de bon sens ! Le schéma est vraiment parlant et illustre bien le propos. Merci de nous faire réfléchir sur notre vision parfois (souvent ?) contradictoire des achats alimentaires !

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